• Chapitre 4: Alice

    Ou quand on a le béguin pour le cousin d'une personne qui nous

    déteste, il vaut mieux d'éviter de le dire à cette personne...

    Sous peine de se prendre un bonne claque dans la face.

     

    Gaëtan sourit et courut ouvrir la porte alors que je m'assis sur le canapé, toujours énervée. Je croisais les bras d'un air mécontent, et attendis qu'Alice rentre. Je ne voulais qu'on me crois curieuse en regardant qui elle était. Mais j'avais quand même vachement envie de savoir à quoi elle ressemblait...

    Elle rentra, et... Merde alors! Elle était super canon! Je me sentis l'âme d'une horreur de la nature à côté d'elle, alors que beaucoup de gens, que ce sois dans la famille ou dans le lycée et les amis, me disaient que j'étais mignonne. Mais là... Rivalité impossible. Enfin, rivalité... Je ne pouvais en aucun cas rivaliser avec cette bombe pour gagner le cœur de mon cousin, car... ben... C'était mon cousin, quoi. Et pis je ne l'aimais pas. Enfin, si, mais dans le sens famille...

    Bref. Alice était vraiment belle. Mais pas dans le genre «Je veux qu'on me voix, youhou, je suis là!». Elle était belle naturellement. Elle devait faire à peu près ma taille, ou légèrement plus grande, avait des cheveux noirs de jais qui lui tombaient en dégrader sur ses épaules, et une mèche rebelle lui tombait dans un œil. Ses yeux, justement, étaient violets. Sérieusement. Violet vers l'extérieur de l’œil, et gris intense vers la pupille. La quelle était noire. Sa faisait un mélange très exotique mais magnifique.

    Elle lança un «Hey!» joyeux. Mon cousin lui sourit chaleureusement et l'invita dans le salon. Où je me trouvais.

    -Tu es la cousine de Gaëtan, c'est bien ça? Me demanda-t-elle. Ravi de faire ta connaissance.

    Hm fut ma seule réponse, ce qui sembla la refroidir un peu.

    -Bon, on s'y met? Soupirais-je.

    Mon cousin me lança un regard d'avertissement que j'ignorais royalement. Il se leva et commença à partir avec mes valises dans sa voiture.

    -Bon, à toute à l'heure, les filles. Profitez-en pour faire connaissance!

    Je n'avais vraiment pas envie de rester en compagnie de ma «nounou» et montais illico dans ma chambre terminer le rangement, et entendis Alice monter avant même de la voir. J'étais en train de regarder un trophée que j'avais gagner à un concours du meilleur dessinateur de la région, où j'étais arrivée deuxième. Il était très grand -le trophée- et je me demandais où je pourrais le mettre.

    -Il est sublime... murmura Alice, derrière moi.

    Je crus qu'elle parlait du trophée.

    -Il est simple. Grand mais simple. Je sais pas où le caser, d'ailleurs.

    Il y eu un petit blanc.

    -De quoi tu parles ? Je te parle du dessin, moi ! Me dit-elle, étonnée.

    Je me tournais et vit de quoi elle parlait. C'était le dessin qui m'avais fait remporter la deuxième place du concours régional. Je le lui pris des mains et le jetais sur une pile de livres du lycée.

    -Laisse. C'est moche.

    Du coin de l’œil, je la vis froncer ses jolis sourcils.

    -Donc, tu vas aller habiter chez ton cousin ? Me demanda-t-elle gentiment, même si je sentais qu'elle n'étais pas très contente.

    J'avais toujours su détecter les sentiments des gens. C'était incontrôlable, je n'y pouvais rien, et du coup de temps en temps j'en profitais un peu...

    Je trouvais enfin un sac ou poser mon trophée, et aquieçais.

    -Au fait, je suis désolée pour tes parents. Je sais à quel point c'est difficile de les perdre et de refaire sa vie sans eux.

    La moutarde me monta au nez.

    Qu'est-ce que t'en sais ? Tu sais aussi que t'es en train d'emmerder ton cousin qui a sans doute autre chose à faire que de t'aider à déménager ? Que s'il veut inviter ses amis ou sortir, qu'il pourra pas le faire ou il évitera tant que tu seras là ? Non, décidément, tu sais pas ce que c'est. Je vais devoir arrêter mes cours de dessins et de natation pour lui éviter de payer, et il va peut-être falloir que je commence à bosser si on veut vivre un minimum. Je suis en train de foutre sa vie en l'air, terminais-je dans un grand soupir.

    Son regard si étrange se durcit.

    -Contrairement à ce que tu as l'air de penser, je sais très bien ce que ça fait. Mes parents m'ont abandonner quand j'avais 9 ans. Faute d'argent, à ce que j'ai compris. Plus tard, j'ai vécu chez ma tante, avant de trouver un appart', il y a deux ans. Cette tante, elle a dû faire plus de travail pour m'assurer juste un semblant de vie. Moi aussi, je croyais gâcher la sienne. Je m'entendais moyennement avec elle. Bon, on va surtout dire que je ne la voyais presque pas. Mais elle me prenais comme la fille qu'elle n'avais pas eu. Je lui serai à jamais reconnaissante pour ce qu'elle a fait pour moi. Estimes-toi heureuse d'être recueillie chez quelqu'un qui t'adores, que tu connais bien et que tu considère comme ton frère ! Contentes-toi de ce que tu as, avant de commencer à faire la fille pourrie gâté comme tu viens de le faire, parce que tu ne l'es pas ! Ne gâches pas ta vie à te lamenter sur ton sort ou sur celui de ton cousin. Il a choisi de te garder sous sa responsabilité ? C'est qu'il pense pouvoir le faire. Il sera heureux quand toi tu le sera. La vie vient de toute façon comme elle veux, et tu ne pourra pas choisir ton destin !

    Les larmes coulèrent sur mes joues, et elle me prit doucement dans ses bras.

    -Je suis désolée. De t'avoir accueilli comme ça. C'était dégueulasse de ma part.

    Elle sourit avant de me répondre :

    -T'inquiètes pas. C'est normal de réagir comme ça à ton âge. Tu as été bouleversée. Bon, on reprend tout de zéro ? Alors moi c'est Alice, 24 ans, amie de Gaëtan. A la fac.

    Je souris à mon tour.

     

    -Moi c'est Enjoy, bientôt 16 ans. Dans deux jours, précisément. Samedi 5 juillet. Cousine de Gaëtan.

    On rit un peu avant de continuer le rangement, comme si rien ne c'était passer.

    -Je vais en bas pour commencer à cuisiner un petit truc. Il est 19h30, et je commence à sentir mon estomac gargouiller. Je vais voir ce que je trouverais dans le frigo.

    Je lançais un «Ok!» et ne la vis même pas partir.

    Après quelques minutes, je pris un livre sur la compétition équestre que mon père m'avait donné, et commençais à le lire en m'allongeant sur mon lit. Mes yeux se fermèrent et je m'endormis d'une traite dans un beau sommeil peuplé de magnifique rêves.


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