• Ou quand on a le béguin pour le cousin d'une personne qui nous

    déteste, il vaut mieux d'éviter de le dire à cette personne...

    Sous peine de se prendre un bonne claque dans la face.

     

    Gaëtan sourit et courut ouvrir la porte alors que je m'assis sur le canapé, toujours énervée. Je croisais les bras d'un air mécontent, et attendis qu'Alice rentre. Je ne voulais qu'on me crois curieuse en regardant qui elle était. Mais j'avais quand même vachement envie de savoir à quoi elle ressemblait...

    Elle rentra, et... Merde alors! Elle était super canon! Je me sentis l'âme d'une horreur de la nature à côté d'elle, alors que beaucoup de gens, que ce sois dans la famille ou dans le lycée et les amis, me disaient que j'étais mignonne. Mais là... Rivalité impossible. Enfin, rivalité... Je ne pouvais en aucun cas rivaliser avec cette bombe pour gagner le cœur de mon cousin, car... ben... C'était mon cousin, quoi. Et pis je ne l'aimais pas. Enfin, si, mais dans le sens famille...

    Bref. Alice était vraiment belle. Mais pas dans le genre «Je veux qu'on me voix, youhou, je suis là!». Elle était belle naturellement. Elle devait faire à peu près ma taille, ou légèrement plus grande, avait des cheveux noirs de jais qui lui tombaient en dégrader sur ses épaules, et une mèche rebelle lui tombait dans un œil. Ses yeux, justement, étaient violets. Sérieusement. Violet vers l'extérieur de l’œil, et gris intense vers la pupille. La quelle était noire. Sa faisait un mélange très exotique mais magnifique.

    Elle lança un «Hey!» joyeux. Mon cousin lui sourit chaleureusement et l'invita dans le salon. Où je me trouvais.

    -Tu es la cousine de Gaëtan, c'est bien ça? Me demanda-t-elle. Ravi de faire ta connaissance.

    Hm fut ma seule réponse, ce qui sembla la refroidir un peu.

    -Bon, on s'y met? Soupirais-je.

    Mon cousin me lança un regard d'avertissement que j'ignorais royalement. Il se leva et commença à partir avec mes valises dans sa voiture.

    -Bon, à toute à l'heure, les filles. Profitez-en pour faire connaissance!

    Je n'avais vraiment pas envie de rester en compagnie de ma «nounou» et montais illico dans ma chambre terminer le rangement, et entendis Alice monter avant même de la voir. J'étais en train de regarder un trophée que j'avais gagner à un concours du meilleur dessinateur de la région, où j'étais arrivée deuxième. Il était très grand -le trophée- et je me demandais où je pourrais le mettre.

    -Il est sublime... murmura Alice, derrière moi.

    Je crus qu'elle parlait du trophée.

    -Il est simple. Grand mais simple. Je sais pas où le caser, d'ailleurs.

    Il y eu un petit blanc.

    -De quoi tu parles ? Je te parle du dessin, moi ! Me dit-elle, étonnée.

    Je me tournais et vit de quoi elle parlait. C'était le dessin qui m'avais fait remporter la deuxième place du concours régional. Je le lui pris des mains et le jetais sur une pile de livres du lycée.

    -Laisse. C'est moche.

    Du coin de l’œil, je la vis froncer ses jolis sourcils.

    -Donc, tu vas aller habiter chez ton cousin ? Me demanda-t-elle gentiment, même si je sentais qu'elle n'étais pas très contente.

    J'avais toujours su détecter les sentiments des gens. C'était incontrôlable, je n'y pouvais rien, et du coup de temps en temps j'en profitais un peu...

    Je trouvais enfin un sac ou poser mon trophée, et aquieçais.

    -Au fait, je suis désolée pour tes parents. Je sais à quel point c'est difficile de les perdre et de refaire sa vie sans eux.

    La moutarde me monta au nez.

    Qu'est-ce que t'en sais ? Tu sais aussi que t'es en train d'emmerder ton cousin qui a sans doute autre chose à faire que de t'aider à déménager ? Que s'il veut inviter ses amis ou sortir, qu'il pourra pas le faire ou il évitera tant que tu seras là ? Non, décidément, tu sais pas ce que c'est. Je vais devoir arrêter mes cours de dessins et de natation pour lui éviter de payer, et il va peut-être falloir que je commence à bosser si on veut vivre un minimum. Je suis en train de foutre sa vie en l'air, terminais-je dans un grand soupir.

    Son regard si étrange se durcit.

    -Contrairement à ce que tu as l'air de penser, je sais très bien ce que ça fait. Mes parents m'ont abandonner quand j'avais 9 ans. Faute d'argent, à ce que j'ai compris. Plus tard, j'ai vécu chez ma tante, avant de trouver un appart', il y a deux ans. Cette tante, elle a dû faire plus de travail pour m'assurer juste un semblant de vie. Moi aussi, je croyais gâcher la sienne. Je m'entendais moyennement avec elle. Bon, on va surtout dire que je ne la voyais presque pas. Mais elle me prenais comme la fille qu'elle n'avais pas eu. Je lui serai à jamais reconnaissante pour ce qu'elle a fait pour moi. Estimes-toi heureuse d'être recueillie chez quelqu'un qui t'adores, que tu connais bien et que tu considère comme ton frère ! Contentes-toi de ce que tu as, avant de commencer à faire la fille pourrie gâté comme tu viens de le faire, parce que tu ne l'es pas ! Ne gâches pas ta vie à te lamenter sur ton sort ou sur celui de ton cousin. Il a choisi de te garder sous sa responsabilité ? C'est qu'il pense pouvoir le faire. Il sera heureux quand toi tu le sera. La vie vient de toute façon comme elle veux, et tu ne pourra pas choisir ton destin !

    Les larmes coulèrent sur mes joues, et elle me prit doucement dans ses bras.

    -Je suis désolée. De t'avoir accueilli comme ça. C'était dégueulasse de ma part.

    Elle sourit avant de me répondre :

    -T'inquiètes pas. C'est normal de réagir comme ça à ton âge. Tu as été bouleversée. Bon, on reprend tout de zéro ? Alors moi c'est Alice, 24 ans, amie de Gaëtan. A la fac.

    Je souris à mon tour.

     

    -Moi c'est Enjoy, bientôt 16 ans. Dans deux jours, précisément. Samedi 5 juillet. Cousine de Gaëtan.

    On rit un peu avant de continuer le rangement, comme si rien ne c'était passer.

    -Je vais en bas pour commencer à cuisiner un petit truc. Il est 19h30, et je commence à sentir mon estomac gargouiller. Je vais voir ce que je trouverais dans le frigo.

    Je lançais un «Ok!» et ne la vis même pas partir.

    Après quelques minutes, je pris un livre sur la compétition équestre que mon père m'avait donné, et commençais à le lire en m'allongeant sur mon lit. Mes yeux se fermèrent et je m'endormis d'une traite dans un beau sommeil peuplé de magnifique rêves.


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  • Ou quand on vis chez quelqu'un qui a presque tout, pas besoin

    de ramener son lit chez lui... Juste nos fringues...et la bouffe

    qui reste.

     

    Il descendit de la voiture et je le suivis. En voyant la maison, j'eus un choc. Si j'allais vivre chez mon cousin, qu'est-ce que j'allais en faire? Je ne pouvais pas la vendre...C'était ma vie, c'était...moi. Je restais un instant plantée devant le portail, plongée dans mes souvenirs, quand je me décida à y aller.

    Je respirais un grand coup pour me calmer et rentrais. Évidemment, rien n'avait changer.

    -A quoi tu t'attendais, Enjoy, de toute façon? Me réprimandais-je.

    Sérieux, un rendez-vous chez le psy commençais à être vraiment important. Je commence à péter un câble, moi...

    -Juste, En', prend seulement les trucs qui te semblent importants... me rappela mon cousin.

    Je soupirais longuement et acquiesçais.

    -Et toi, Ga', occupe toi de ce qui est mangeable dans le frigo, je commence à avoir la dalle. En fait, non, sors tout. Je m'occupe de ma chambre, finis-je.

    Il m'adressa un pouce lever vers le haut, accompagné d'un sourire et d'un «Oui, commandant!» qui me déstressa un peu.

    Je pris l'escalier le plus lentement possible avant d'arriver sur le palier. La chambre de mes parents était là, à droite, tandis que la mienne était un peu plus loin, à gauche, et celle d'amis tout au fond du couloir. Je réfléchis cinq minutes, sans me décider à entrer.

    -Prête, Enjoy? Me dit une voix.

    Dans ma peur, je me tournais brusquement.

    -Gaëtan! Idiot, tu m'as fais peur! braillais-je à mon cousin qui était hilare. Laisse moi me concentrer sur ma tâche, bon sang! T'as fini le frigo? Enfin, de le vider? Demandais-je.

    Mon débile cousin acquiesças. Et ouvrit la porte de ma chambre.

    Au moment où je fis un pas dans la pièce, je vis quelque chose dans le fond qui retint mon attention. J’avançai et et regarda. Une photo. De ma mère, mon père et moi. Tous les trois. Je la décrochais du mur et la serra contre mon cœur, murmurant un «Je vous aimes» à peine audible. Gaëtan, sentant ma peine, me pris dans ses bras dans un geste de réconfort. Je soupirais et me dégagea. Avisant un grand sac de sport, je le pris et fourra toute les petites babioles de mon bureau. Stylo, feutres, feuilles, figurines... et tout ce qu'il y avait d'accroché sur les murs. La plupart des trucs accrochés étaient des posters de chevaux, des photos de mes parents ou de moi, et quelques unes avec mes meilleures amies. Qui avaient absolument toutes déménagées. Il y avait beaucoup de choses ayant un rapport avec les chevaux. Mon père était un ancien cavalier de compétition de CSO, avant ma naissance, mais il avait décidé d'arrêter sa carrière pour devenir dentiste près du cabinet de médecin de ma mère, et de pouvoir s'occuper de moi. Et, depuis ma naissance, donc depuis presque 16 ans, je n'ai jamais vu un cheval. Sauf sur mes posters et photos. Alors que c'était mon animal préféré. Mon père m'avait filé plusieurs de ses trophées que j'avais précieusement gardés et les mis dans mon sac, et ne pus bientôt plus rien mettre dedans.

    Je pris une grosse valise dans la chambre de mes parents (ils avaient pris deux petites pour leur voyage...) et sortis tout les vêtements de mon armoire, que je jetais sur mon lit et les repliais pour qu'ils rentrent plus facilement dans mon bagage. Et purée, ce qu'il y en avait... Je dû prendre une deuxième puis une troisième (petite, cette fois-ci) valise pour que tout rentre dedans. Elles étaient pleines à craquer. Gaëtan, qui farfouillait un peu partout pour voir ce qu'on pouvait prendre, me vis, essoufflée, commençant à entamer les escaliers, accourra pour m'aider.

    -Sa va jamais rentrer dans ma petite voiture, plaisanta-t-il. Y a que tes fringues, la dedans?

    Je fis oui de la tête, incapable de dire un mot, et le vit commencer à réfléchir.

    -Comme je pense qu'on devra faire beaucoup d'aller-retours entre ici et chez moi, et que sa ne sert à rien que tu m'accompagne jusqu'à chez moi pour porter trois malheureuses valises, je te propose de rester ici et de continuer à récupérer tes affaires...commença mon cousin.

    -Seule? Demandais-je, enjouée.

    Il grimaça et grogna.

    -Après ce qu'il c'est passé la nuit dernière, tu m'excuseras, mais je n'ai pas envie, mais alors pas du tout envie de te laisser toute seule.

    Cette fois, ce fut moi qui grogna un «J'aime la confiance...» exaspérer.

    Il fit la sourde oreille et continua.

    -Il est 19 heures. Elle ne devrait pas tarder à arriver.

    Je fronça les sourcils.

    -Attend. Elle? C'est qui sa, encore? M'écriais-je.

    Gaëtan eût un sourire qui lui monta jusqu'au oreilles.

    -Elle, c'est une amie à moi. De la fac.

    Oh, oh.

    -Attend, tu vas pas me coller une nounou sur le dos? M'énervais-je.

    Il perdit son sourire, mais ses yeux brillaient toujours à l'annonce de la fameuse fille.

    -Déjà, tu te calmes! Elle est super! Je pari que tu vas l'adorer.

    Je sentis la moutarde me monter au nez. Oh que non, je la détestais déjà avant même qu'elle ne sois arrivée.

    -J'ai 16 ans, cousin! Enfin, bientôt. Je peux rester toute seule, merci!

    Il souffla, mécontent.

    -Enjoy, pourquoi tu la juge? Tu ne la connais même pas!

    Le truc, c'était que je ne voulais pas que cette fille vienne me surveiller, chez moi.

    Je capitula.

    -Elle reste combien de temps, ta petite amie? Grognais-je.

    J'entrevis un petit sourire amusé à la commissure de ses lèvres, mais il fit une tête toujours énervée.

    Oh, non. Pitié. C'ETAIT PAS SA COPINE, PITIE!

    -Laisse En'. C'est pas ma petite amie. On est juste potes. C'est tout. Va pas t'imaginer des trucs.... Je crois qu'elle reste le temps de nous aider à te faire déménager chez moi.

    Je grognais encore. Comment ça, il croyais?

    -Elle s'appelle comment? Que je dise pas «Salut, Elle!» quand elle arrive...

    Quelqu'un sonna à la porte.

    -Elle s'appelle Alice.


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  • Ou quand retourne dans l'endroit où on a toujours vécu,

    il faut s'attendre à ne rien découvrir de nouveau.

     

     

    Gaëtan me ramena chez lui malgré mes protestations, car il ne voulais rien entendre.

    -Tu dois te reposer, Enjoy. Et je te promet que je ne t'emmènerais nul part tans que ce ne sera pas fait, dit-il posément avant de sortir et de fermer la porte de la chambre d'amis où je me trouvais.

    J'allais faire comment, moi? Je ne pouvais pas rester 50 ans sans mes affaires!

    Le trajet avec lui, dans la voiture, m'avais grandement apaisée. Je pleurais toujours, de temps à autres, en repensant à mes parents, que j'adorais... Ils me manquent tant... Mais on va dire que mon cousin avait su trouver les bons mots pour me réconforter. A la base, c'était pas gagner. A la base...Aujourd'hui, c'est mercredi. Sans aucune raison, mon lycée est fermé. Et demain est un jour férié. Je vais donc pouvoir faire mon deuil avec Gaëtan tranquillement. Après, vendredi... Je ne sais même pas si je vais aller au dernier jour de lycée avant les vacances...

    Je dormis le restant de l'après-midi, totalement épuisée, et et mon cousin vint me réveiller, paraissant étonné lorsqu'il me vit dormir.

    -Enjoy... Oh, tu dormais? Désolé... dit-il d'un air gêné.

    Il commença à repartir et j'ouvrais un œil, curieuse.

    -Nan, restes... -je baillais- Qu'est-ce que t'as? Grognais-je.

    Il s'arrêta dans l'embrasure de la prote et je le détaillais discrètement.

    Plutôt grand, il avait l'air du mignon ténébreux réservé et secret. Il avait des muscles «où il fallait» sans être pour autant trop musclé. Ses cheveux, hésitants entre le noir et le brun foncé, brillants, lui tombaient dans ses yeux gris, eux-mêmes charmant souvent les filles qu'il rencontrait, par le passé. Cela le gênait, mais quand il me racontait les histoires que des filles faisaient pour qu'il les remarquent, je rigolais tellement qu'il finissait par oublier sa gêne et il riait avec moi.

    -Je pensais t'emmener chez toi, m'annonça-t-il. Et croyais que tu ne dormais pas, finit-il avec un air désolé.

    Je lui fit un sourire fatigué.

    -Et si! Ma nuit de sommeil manquée m'a clairement fait comprendre que si je ne la rattrapait pas, sa allais mal se terminer... Laisse moi 5 minutes pour me préparer, j'arrive!

    Gaëtan m'annonça qu'il m'attendais devant sa voiture. Je lui lançais une petite pique joyeuse et il partit en rigolant.

    Sortant difficilement de mon lit, je mis mes chaussures en vitesse, me passais un petit coup de brosse dans la salle de bain, et me fis une queue de cheval rapide. Pas envie de me coiffer ou d'avoir les cheveux dans la face. J'enfilais ma veste, que je mettais tout le temps en ce moment, et sortis le rejoindre. Il grogna quand il vit ma veste favorite.

    -Tu veux pas la lâcher, celle-là? Elle est en train de tomber en lambeaux...

    On rentra dans la voiture.

    -Tu es fou? Elle est géniale! En plus je crois que c'est toi qui me l'a offerte pour mon anniversaire de l'année dernière! Donc si tu penses que je vais la virer, tu te fout le doigt dans l’œil!

    Il me regarda, amusé. Mon «sens de l'humour», si on pouvais l'appeler comme ça, était revenu. J'arrivais à me détendre tout en étant triste. Mais ça, je ne le montrerais pas. Et oui, car il avait beau avoir 21 ans, Gaëtan était très gaffeur. Il essayait d'être gentil, mais ça ce terminais souvent mal car il disait une gaffe... Comme avec moi la nuit dernière.

    Dans la voiture, il sortit un petit «Youpi!» et commença à chanter «la chanson de Dora l'Exploratrice». Je le regardais, l'air désespérée, puis me mis à chanter avec lui pour me détendre tranquillement.

    Après environ un quart d'heure de voiture, mon cousin-chauffeur s'arrêta.

    Devant ma maison.


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  • Ou parfois, il faut réfléchir avant d'agir... et de faire quelque chose

    qu'on aurait peut-être pas dû faire...

     

     

    Je courus, encore et encore, et ne m'arrêtais qu'au bout d'une demi-heure, essoufflée, fatiguée et très mal en point. Je ne reconnu pas le paysage qui m'entoura, mais cela me fut égal. Je marchais, sans but, jusqu'au lever du jour. Dans la rue, une pendule indiquait 5 heures. Rares étaient les voitures ou les gens qui étaient dehors, et je n'en croisais que très peu.

    J'aperçus un plan de la ville près d'un arrêt de bus, et marchai jusqu'à lui pour savoir dans combien de temps j'arriverai à ma destination. Pour être sûre de prendre le bon chemin, je sortis mon téléphone portable, posé dans la poche de ma veste en jean usée, l'alluma et marqua dans un «mémo» le trajet en bus jusqu'à chez moi, tout en m'asseyant sur le petit banc de l'arrêt. Je reçus bon nombre d'appels, de messages vocaux et de S.M.S inquiet de Gaëtan, qui me demandaient tous où j'étais et si j'allais bien.

    Je ne voulais pas lui parler, et je ne lui parlerais pas. Je ne voulais pas lui écrire car il me ferai trop penser à mes parents. Mais au fond, j'avais tellement besoin de réconfort...

    -Enjoy, tu es la fille la plus débile que j'ai jamais connu, me dit-je.

    Voilà, je parlais toute seule maintenant. Je devrais prendre rendez-vous chez un psy.

    Je pleurais encore, mais envoyais tout de même un S.M.S plus ou moins rassurant à mon cousin: «Tu sauras très bien où me trouver. Mais je ne veux voir personne. Du moins pas maintenant. Et je vais «bien». On va dire que j'ai pas eu de soucis.», et la réponse fusa directement: «Enjoy, s'il te plaît...Où est-tu? Je viens te chercher, on ira chez toi si tu comptais aller là-bas...».

    J’essuyai rageusement mes larmes, mais celles-ci ne purent s'empêcher de couler. J'avais dû faire tellement de soucis à Gaëtan, il devait être tellement inquiet... Comme s'il n'avait pas assez à faire, en jonglant entre ses études et son petit boulot, il fallait que j'en rajoute! Dès que je formulais cette pensée, je ne pus m'empêcher de penser que j'étais égoïste. Mais pourquoi les parents avaient pris l'avion, pour aller à leur lune de miel? Et ils avaient du tomber obligatoirement sur un avion qui c'était crasher...

    Je tapotais sur le clavier de mon vieux téléphone, et indiquais à mon cousin l'endroit où je me trouvais. Juste ça, rien d'autre. Je regardais ma montre. Je bus était censé arriver dans 10 minutes. Gaëtan avait intérêt à arriver avant, sinon il repartira sans moi...

    Justement, ce dernier m'envoya un dernier texto: «OK. Attend moi, et fais pas n'importe quoi en attendant. S'il te plaît.».

    Et dix minutes plus tard, une Scenic noire me fit des appels de phares en arrivant. Elle se gara et j'ouvris la portière que je claquais dès que je me fut installée. Le bus commençais à arriver et Gaëtan démarra sur les chapeaux de roues alors qu'un silence pesant rentrais dans la voiture, et je ne pus m'empêcher de le briser.

    -Pardonne moi...

    Et le torrent de larmes coula à nouveau. Je me recroquevilla et pleurais tout ce que je pouvais, puis quelques secondes plus tard, je relevais la tête. Mais sans rien dire.

    Je sentis qu'il posa son regard sur moi pendant quelques secondes, puis reporta son attention sur la route. Et, après un silence qui me parût durer des heures, il reprit enfin la parole:

    -Je te comprend, Enjoy. Ça ne doit pas être facile pour toi, de voir ta vie basculer du jour au lendemain, soupira-t-il. Et je comprend parfaitement ta réaction. Je ne t'en veux pas. Mais pitié, la prochaine fois que tu me fais ça...

    Outch! Il pris un dos-d'âne un peu trop vite à mon goût. Je grimaçais de douleur, et mon cousin/ grand frère/chauffeur/confident sourit. Puis soupira.

    -Enfin bon. Je crois que tu as compris, et que tu n'as pas besoin que je t'engueule comme si tu étais une simple gamine. Après ce qu'il c'est passer...

    Je tournais la tête vers la fenêtre, prête à pleurer, et il changea de sujet. Enfin, légèrement.

    -Toutefois, si tu pouvais arrêter de pleurer comme une madeleine, parce que ton T-Shirt va être trempé et il va galérer à sécher. Je te signale qu'il pleut un peu beaucoup...finit-il par dire du bout des lèvres, l'air pas sûr de ma réaction.

    Je respirais un grand coup, essayant d'évacuer la tension, et sourit. J'essayais même de rire un peu, mais ma voix était tellement cassée que seul un son absolument atroce et étrange ne sortit de ma gorge, et il rit doucement.


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  • Introduction

    Gaëtan

     

    Ou quand les parents d'une personne meurent, il vaut mieux éviter de dire «sa va aller»

    ou «tout va bien» à cette personne, surtout quand cette personne s'appelle Enjoy

    et qu'elle risque de vous coller son poing dans la figure.

     

     

    -NOOOOOOOOON! Ce n'est pas vrai! N... Nn... Non... C'... C'est... C'est impossible...!

    Le jeune homme devant moi, blanc comme un linge, essuya discrètement une larme.

    -Je suis désolé, ma grande... Mais si. T'inquiète pas, sa va aller.

    Il me prit dans ses bras, où je pleurais de plus belle.

    -Gaëtan... C'est pas vrai... Dit moi que c'est pas vrai...

    Il baissa la tête, et une mèche de ses cheveux noirs vint me cacher ses yeux gris.

    -Je sais que ce n'est pas facile, mais au bout d'un moment sa va aller...

    Je levais la tête, furieuse et brisée.

    -Sa va aller? SA VA ALLER? Mes parents viennent de mourir, Gaëtan! Tu crois vraiment que ça va aller?

    Je me dégageais de son étreinte rassurante et recula. Recula, loin de cet homme, qui prétendait être mon ami. Mon cousin, Gaëtan. Je le détestais pour ce qu'il venait de me dire, mais au fond je savais qu'il avait raison. Sans vouloir me l'avouer.

    Nous étions au beau milieu de la rue, devant chez lui, devant sa belle maison. Il faisait nuit. Je reculais encore et il tendit la main vers moi.

    -Enjoy, je suis sincèrement désolé... Je... Moi aussi ça m'attriste, c'étaient mon oncle et ma tante...Je n'ai pas pensé ce que j'ai dis, je t'assure... Ne fais pas quelque chose que tu regretterais, En'...me supplia-t-il. S'il te plaît.

    Je recula, me tourna brusquement et me mis à courir. M'enfuis loin de lui, de celui que je prenais comme mon frère. Mon grand frère. Je courus, le visage inondé de larmes et le cœur doublement brisé.

     

    Voilà. Je m'appelle Enjoy, et, aujourd'hui, j'ai perdu tout ceux que j'aimais.


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